ChooseYourImpact_TDU

A la rentrée, nous avons été sollicité pour participer à un nouveau podcast mettant l’accent sur les projets vertueux. Vous trouverez ici la transcription de l’interview.

Pour écouter l’épisode, rendez vous sur : https://choose-your-impact.com/004-emilie-tolian-trait-dunion/

Choose your impact – Episode 004 – Emilie Tolian

Vous écoutez Choose your impact, le premier podcast qui vous permet d’avoir un impact sur des projets vertueux, montés par des femmes et des hommes qui ont pour mission d’améliorer le quotidien d’individus, de communautés et d’organisations.

Tous les 15 jours, Sandrine Christon-Pain et Christine Degioanni vous emmènent à la rencontre de ces porteurs de projets. Bonne écoute sur Choose your impact.

Le saviez-vous ? La déficience auditive concerne 6 à 8 millions de personnes aujourd’hui en France. Trait d’union est une coopérative d’agences d’interprètes et de traducteurs en langue des signes qui fait évoluer les pratiques en faveur de l’accessibilité et de l’inclusion des Sourds et malentendants.

Choose Your Impact : Aujourd’hui nous recevons Émilie Tolian, co-gérante et animatrice du réseau Trait d’union, coopérative qui s’inscrit dans le domaine de l’interprétation et de la traduction en langue des signes. Bonjour Émilie !

Émilie Tolian : Bonjour !

CYI : Bonjour Émilie ! Quel est ton rôle au sein de Trait d’union ?

ET : J’anime le réseau, composé de toutes les structures qui sont membres affiliés ou partenaires et qui font partie de la vie de la coopérative. Cela peut porter sur de l’information, sur des propositions de rencontres, de la mutualisation de ressources, de réflexion, d’outils… j’essaie de mettre un peu d’huile dans les rouages pour que le réseau fonctionne bien.

CYI : Alors ce réseau, est-ce que tu peux nous en parler plus précisément ?

ET : Ce réseau est vraiment né du terrain. Nous sommes interprètes en langue des signes, c’est un petit milieu, on se connaît tous un peu ! Nous avons, les uns et les autres, monté des structures sur différents territoires. Par le biais de regroupements, tous les ans, nous échangions entre collègues et nous sommes rendu compte que nous avions souvent des clients « grands comptes » en commun, qui eux-mêmes avaient des salariés sourds et réfléchissaient à leur politique RH, à leur ligne « handicap » et comment intégrer et permettre à ces salariés de vivre pleinement dans leur entreprise.

En échangeant, nous avons assez rapidement constaté qu’il y avait de la disparité selon les territoires, alors que c’étaient les mêmes structures. Finalement, chacun d’entre nous menait des actions sur les territoires mais pas forcément avec le même impact. Et en tout cas, nous n’avions pas d’impact global…

Donc de fil en aiguilles, ce sont de petites structures, porte-parole du local, qui ont rassemblé tous les moyens et toute leur force, pour monter d’un cran et avoir une communication à l’échelle nationale. Ça c’était le premier objet, et le deuxième, par la mutualisation, pour faire plus d’impact, c’était bien évidemment d’augmenter les possibilités existantes pour l’ensemble des personnes sourdes et ce sur tout le territoire, avec une logique orientée métier. Aujourd’hui, on a des territoires qui ne sont pas très bien achalandés, donc le fait d’être ensemble, c’est aussi de la mutualisation de moyens, que ce soit matériels, financiers ou humains ; c’est aussi pouvoir proposer des outils et des services à de jeunes interprètes, ou à de jeunes structures qui souhaitent se développer pour atteindre certains territoires aujourd’hui peu achalandés.

CYI : De combien de personnes se compose le réseau ?

ET : On est sur deux entités. Trait d’union c’est une tête de réseau : une petite équipe de 7 personnes aujourd’hui, répartie sur le territoire. La majorité de l’équipe est à Toulouse, où se trouve l’opérationnel, c’est-à-dire la gestion les demandes en interprétation et en traduction en langue des signes, tandis que les responsables de la com’ et des outils techniques se trouvent dans d’autres villes. Cette répartition est issue de l’héritage de la création de la coopérative. Et après, si je prends l’ensemble des structures, qui sont sociétaires (ce sont les associées de la coopérative qui ont participé à sa création) : Trait d’union réunit 31 agences, ce qui représente à peu près un tiers de la profession, entre 130 et 150 interprètes et traducteurs en langue des signes.

CYI : Et toi, qu’est ce qui t’a donné envie de rejoindre Trait d’union ?

ET : C’est vraiment venu du terrain, en fait. Moi, j’étais interprète en langue des signes en Normandie où j’ai créé avec des collègues une SCOP (une société coopérative). Nous avons rencontré d’autres collègues, avec qui nous avons échangé et nous sommes rendu compte que nous étions une petite poignée à avoir été formés pour être interprètes, techniciens de la traduction, de la communication…  mais que déjà, nous avions appris sur le tas comment entreprendre, comment être un porteur de projet, comment se présenter… Et c’est vrai que c’était quelque chose qui me faisait aussi un peu vibrer. C’est partager au-delà de la relation humaine qu’on a au quotidien pour rendre accessible le plus de choses possibles aux personnes sourdes, c’est aussi en faire la promotion, sensibiliser les autres et les convaincre d’aller un peu plus loin. C’est donc assez naturellement que je suis passée d’une échelle locale à une échelle nationale, c’est-à-dire que j’ai fait partie des structures qui ont accompagné la création de Trait d’union, puis assez rapidement j’ai été mise à disposition de la coopérative pour pouvoir m’investir et mettre mes compétences au service de la tête de réseau ; puis de fil en aiguille j’ai « glissé », si je puis dire, et je suis devenue salariée de la coopérative à temps plein.

CYI : Mais alors, quel est l’avantage d’être en coopérative plutôt que d’être dans un autre type de structure ?

ET : Ça fait vraiment partie de notre philosophie, je pense que c’est aussi l’histoire de notre métier : c’est un métier qui n’est pas si ancien, ça fait une quarantaine d’années que ça s’est vraiment structuré : aujourd’hui les interprètes en langue des signes ont le même niveau de formation que dans les autres langues, il s’agit d’un master universitaire.

Mais c’est vrai qu’au démarrage, nous n’étions pas repérés comme des prestataires de service, mais plutôt identifiés comme aidants, accompagnants, parce que dans les esprits, nous sommes souvent rattachés au monde et au milieu du handicap, plus qu’à celui de la communication et de l’accessibilité.

Du coup, les professionnels travaillaient soit dans des établissements spécialisés soit dans des associations, puis au fil de la professionnalisation du métier, nous avons eu envie d’aller vers les entreprises et d’assumer ce rôle de prestataires de services, tout en mettant en avant que ce n’est pas parce qu’on était dans le champ du handicap que les usagers n’avaient pas le droit à un professionnel qualifié et à une prestation équivalente à ce qu’on peut trouver dans des structures dites « classiques » d’entreprises.

Justement, par rapport à ce que je disais de cette philosophie et de cet ADN, depuis toujours nous étions sur des relations très collaboratives, un vrai questionnement autour de l’accessibilité, l’accès au droit, l’équité, l’égalité… valeurs qui sont très facilement rattachées au milieu coopératif et auxquelles nous avons été très rapidement sensibles. La coopérative permet de mettre vraiment son objet social ou environnemental et l’humain au cœur du projet et les prestations que nous vendons servent finalement à financer ce bien commun qui appartient aux salariés, à ceux qui investissent du temps – plus que de l’argent – de l’énergie dans ce projet pour le faire vivre. Donc par tous ces aspects-là, assez naturellement, nous nous sommes tournés vers le statut coopératif.  

CYI : Alors tu nous dis que Trait d’union a passé, d’une certaine manière, un cap national : de quoi a-t-elle besoin pour se développer ?

ET : Aujourd’hui, le premier besoin c’est celui de la communication, parce que nous commençons à être identifiés mais dans un cercle qui gravite autour de nous, qui nous connaissait déjà un peu, ou du moins qui connaissait l’interprétation et la traduction. Donc le premier besoin c’est un besoin de relais, de manière à toucher davantage de personnes. L’objectif c’est vraiment d’accentuer l’accessibilité et du coup l’inclusion des personnes sourdes en banalisant – si je puis dire – la communication autour de la langue des signes et la connaissance qu’on en a.

Ce qui est particulier, c’est que nous avons essayé de travailler comme je le disais sur la mutualisation. Nous avons développé un logiciel qui aujourd’hui est utile aux agences d’interprètes, qui leur sert à gérer les plannings, qui est en gros une plateforme de gestion pour les rendez-vous, la relation clients, la mesure de l’impact (combien d’interventions, où, quand, comment, ce que ça génère, etc.) et nous sommes en train de développer une application qui sera pour le coup le pendant de cet outil. Elle permettra à l’ensemble des personnes qui ont besoin d’un interprète ou d’un traducteur de le trouver et le réserver, près de chez elles et le plus facilement possible.

Ce sera aussi un outil de « démocratisation » pour faciliter l’usage, le repérage et faire en sorte que petit à petit, on sorte de l’adage qui consiste à dire que finalement l’interprète est là « pour » les Sourds, parce que les Sourds ont une langue différente et un mode de communication différent. Si je voulais schématiser, un interprète en langue des signes, lorsqu’il vient traduire, que ce soit un rendez-vous en face à face ou une conférence, intervient pour l’ensemble des parties prenantes, pour l’ensemble des locuteurs qui sont en présence dans la salle, à la fois parce qu’il traduit dans les deux langues mais aussi parce qu’il crée un pont pour que des gens qui ne maitrisent pas la même langue puissent échanger.

CYI : Quand tu parles de relais, j’entends une notion de sensibilisation sur un sujet, en l’occurrence sur votre sujet. Est-ce qu’il faut comprendre qu’il y a aussi un besoin en compétences, en ressources supplémentaires ?

ET : On travaille vraiment pour essayer de faire des boucles. L’interprète en langue des signes, c’est l’une des composantes, sur le volet de la communication, de la traduction, de l’interaction mais en effet, il y a tout un travail à faire pour sensibiliser au handicap, au handicap auditif en particulier, et faire en sorte que les gens puissent se rencontrer, que l’accessibilité soit possible bien plus tôt, parce qu’évidemment, c’est parce que j’ai accès à la scolarité et aux études supérieures que je peux m’insérer dans une entreprise, avoir des collègues, avoir une vie sociale.  Nous travaillons finalement en collaboration avec de nombreux professionnels de diverses disciplines et de nombreuses structures, pour faire en sorte que cela devienne banal, comme ça peut l’être, d’ailleurs – et ça c’est culturel et l’on sait que les changements culturels prennent du temps – dans d’autres pays où les personnes sourdes bénéficient de plus d’accessibilité, parce que l’ensemble des institutions et l’ensemble des citoyens sont beaucoup plus tôt sensibilisés et sont plus à l’aise pour proposer des solutions qui permettent à tous d’avoir accès aux biens, aux services, aux différentes choses de la vie quotidienne.

Il y a donc aussi cette notion de pouvoir travailler en relais, en coopération avec d’autres métiers, d’autres structures pour faire en sorte de développer l’accessibilité.

CYI : Quand tu visualises ton projet et quand tu visualises Trait d’union d’ici un an, dix-huit mois, qu’est-ce que tu vois ? Ou qu’est-ce que tu aimerais voir ?

ET : Alors, j’aimerais voir deux choses, à la fois une coopérative qui rassemble encore plus de monde et peut-être en référence à ce que je disais juste avant, avec des profils « différents ». Aujourd’hui, nous sommes interprètes, traducteurs, nous avons aussi dans notre réseau des formateurs, des enseignants de la langue des signes. Nous pourrions aussi passer des paliers avec des métiers, ou même des services publics qui feraient de l’accueil et qui du coup se rapprocheraient de la coopérative pour réfléchir ensemble à des solutions efficientes afin de répondre aux besoins d’inclusion de l’ensemble de ces publics. Et la deuxième chose, c’est de voir de la langue des signes. Plus. Et donc que Trait d’union soit une structure, élargie mais sincère, dans un maillage, dans un dispositif dans lequel il y aurait d’autres structures qui seraient aussi connues et qui œuvreraient elles aussi dans ce champ-là. Nous sommes encore parfois pionniers et seuls sur certaines thématiques, peu investies. Je crois que plus il y aura de structures qui s’investiront, avec leur identité, leur façon de faire, pour œuvrer dans une thématique et plus cela signifiera que cette thématique aura pris de l’ampleur. Je parlais tout à l’heure de banalisation de la langue des signes, je crois que c’est en tout cas une attente, d’en voir plus dans tous les domaines et qu’il y ait donc de plus en plus de structures qui soient outillées pour pouvoir répondre aux besoins, avec un niveau d’accessibilité et d’exigence plus important.

CYI : La dernière fois que tu t’es dit « vas-y fonce », c’était pour quoi, et c’était quand ?

ET : (rires) C’était cet été, après une période confinée, j’avais un regain d’énergie, et je me suis inscrite, pour me mettre un peu au défi à la rentrée, à un triathlon.

CYI : Qu’est-ce que tu aurais envie de partager avec nous ? Un chiffre, une donnée, quelque chose qui nous aiderait à mieux comprendre encore Trait d’union ?

ET : La déficience auditive aujourd’hui en France concerne des millions de personnes, je crois qu’aujourd’hui on compte entre 6 et 8 millions de personnes déficientes auditives. Alors bien évidemment, dans les 6 à 8 millions, il y a tout le spectre de la déficience auditive : les malentendants, les devenus sourds, les sourds… Bien sûr, notre public, qui s’exprime en langue des signes ne représente qu’une partie de cette grande masse. Parmi notre public, seulement 2% d’entre eux ont accès aux études supérieures, il est assez notable que ce public n’a pas forcément aisément accès à l’insertion et à l’inclusion.

Ce qu’on n’a pas forcément en tête, c’est que ces personnes-là ne sont pas toujours à l’aise avec la langue française. On a souvent tendance à considérer que lorsqu’on n’entend pas, on ne peut pas utiliser l’oral mais qu’a contrario onutilise beaucoup l’écrit. La problématique c’est qu’aujourd’hui, on a tous, les uns et les autres, appris à lire et à écrire avec des méthodes qui s’appuient sur le son et donc forcément quand on n’entend pas, c’est plus compliqué, c’est plus long, même si ça se fait, bien évidemment, mais en tout cas le public sourd subit souvent un retard dans ce domaine, qui crée une difficulté considérable pour avoir accès à la langue française (qui en plus n’est pas toujours évidente…).

La deuxième donnée que j’ai envie de partager, c’est que la langue des signes n’est pas universelle et que c’est une vraie langue, c’est d’ailleurs pour ça qu’on dit langue des signes française (LSF) et qu’on ne dit pas langage. « Française » parce que si je voyageais à l’étranger, je rencontrerais des Sourds qui pratiquent une autre langue des signes. Et c’est une richesse ! Souvent, les gens trouvent que c’est dommage que ce ne soit pas universel, que ce serait plus pratique. Bon… en même temps c’est aussi ce qui fait la richesse d’une langue ; si l’on parle de langues vivantes, c’est parce qu’elles sont rattachées à des cultures, à des choses très caractéristiques de différents pays, de différents groupes sociaux, donc c’est aussi ce qui fait la richesse de la langue des signes et c’est vraiment quelque chose à découvrir. Ces dernières années, il y a de la curiosité pour la langue des signes parce qu’on en voit un petit plus qu’avant.

C’est vraiment quelque chose à découvrir parce qu’on est dans la communication… ça interroge en fait notre communication à tous, notre communication non-verbale. Systématiquement quand on parle de communication, on sait l’importance de sa part non-verbale : je pense que la langue des signes permet aussi d’appréhender, de s’appréhender, de s’éprouver un petit peu mieux et c’est vraiment une grande richesse. Il m’est déjà arrivé de voyager à l’étranger sans pouvoir écrire ni parler la langue pour me faire comprendre mais parce que je sais comment rendre visible, comment donner à voir, j’ai pu échanger, partager, faire des rencontres, pourtant sans partager la langue parlée sur place !

CYI : A part dans le tien, dans quel projet aurais-tu envie d’avoir de l’impact, ou plus d’impact ?

ET : Il y a plein de projets au quotidien qui m’animent, me font vibrer, réfléchir, notamment sur mon territoire. Par exemple, je fais partie d’un espace de co-working hébergé dans un tiers-lieu. Du coup on croise les publics, on croise les participants, des artisans, des artistes. On a mis en place un jardin partagé, avec toute cette réflexion sur l’alimentation, la sensibilisation « de la terre à l’assiette », mais aussi pour pouvoir proposer aux habitants de ce quartier – qui ne viennent pas forcément dans ce tiers-lieu, qui ne sont pas forcément utilisateurs de genre d’espaces – de faire des rencontres, partager, faire vivre le territoire… J’ai de la facilité à m’investir et m’impliquer dans plusieurs projets qui vont concerner des thématiques comme la mobilité, la consommation, le circuit court, le sens en général et la réflexion sur « comment sera demain ». Pour boucler la boucle, c’est vrai que ce sont des intérêts personnels mais je prends plaisir au quotidien à les partager aussi, par exemple, avec le public sourd, qui n’a pas forcément accès à ce genre de choses, de lieux, d’événements, ce qui permet aussi de sensibiliser et peut-être de partager ces nouveaux modes de penser, d’entreprendre, de percevoir…

CYI : Donc tu crées un lien direct entre Trait d’union et ce projet.

ET : Oui ! De toute façon je pense qu’on « est réseau » par plein d’aspects et les gens qui font partie du réseau le sont aussi en cascade. Nous sommes tout le temps en train de faire des ponts, de rebondir pour voir dans quelle mesure, on peut partager nos expériences et aspirations personnelles, les porter à la connaissance des publics qui n’y accèdent pas forcément…

CYI : Nous arrivons au terme de notre entretien et je voulais savoir si tu avais une chose à ajouter à tout ce que nous nous sommes déjà dit.

ET : La dernière chose à ajouter, c’est ce qu’on disait, faire la promotion des sujets, des projets, de ce qui existe et qui n’est pas forcément connu via les grands media, notamment en profitant du genre d’outils que sont les podcasts. Choose your impact en fait partie, pour pouvoir mettre en avant, partager, promouvoir, faire découvrir… Je pense que c’est ce qui est important pour la suite – et j’y reviens encore une fois – pour banaliser les initiatives qui créent de l’impact et faire en sorte que cela devienne la norme et que nous soyons plus nombreux encore à faire l’effet « chamboule-tout » de cet impact.

CYI : (Rires) Eh bien merci beaucoup, Émilie, pour le partage de ton expérience et de nous avoir présenté Trait d’union. Merci à toi, c’était très enrichissant.

ET : Merci !

Merci d’avoir écouté cet épisode. Nous espérons que le projet présenté vous a inspiré et vous incite à avoir un impact sur son développement. Votre soutien est important !

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